Pourquoi diable diabolise t-on le foot ?

« C'est rien que des mecs en short qui courent derrière un ballon » ; « Tous des enfants gâtés » ; « C'est du business, pas du sport » ; « Ils ne montrent pas l'exemple aux futures générations» ; « Rien que des cons » ; etc...

Les lieux communs sur le football sont aujourd'hui tout aussi nombreux que les japonais visitant Paris. La bonne moitié des ces racontars est évidemment fausse, ils sont les produits de l'imagination des gens qui, il faut le dire, ne connaissent pas grand chose à ce sport mis à part Zizou, que Marcel Dessailly c'est le mec de SFR et que Raymond Domenech il est nul et que je tape dessus pour faire comme mon voisin.

Mais pourquoi diable, diabolise-t-on le football ? Qu'a t-il fait de si méchant pour que l'on tape si souvent dessus ? Explications.

« C'est rien que des mecs en short qui courent derrière un ballon » :ça à le mérite d'être un peu vrai. L'équipement est assez bien résumé. Puis vient le matériel, basique, un ballon, rond. Vous avez seulement besoin de la balle pour jouer (ajoutez y un petit mur délabré afin de varier les plaisirs). D'ailleurs c'est de là que le football puise sa popularité, cette simplicité à pouvoir y jouer. Comparez aux autres sports, essayez de jouer au rugby tout seul, faire une mêlée seul ou bien même à deux.. Compliqué hein ? Voilà, et vous connaissez sans doute ces histoires qui font rêver, où le jeune Diego vit dans un bidonville, il ne possède qu'un ballon crevé. Mais 20 ans plus tard, Diego est une star, il a même déjà eu le nez dans la poudreuse et connait à peu près tous les excès qu'on puisse réaliser. Et à quoi Diego doit ses escortes-girls qui l'accompagnent au « Macumba » pour danser toute la nuit ? Et oui, au football.

C'est ici généralement qu'on balance l'argument « Tous des enfants gâtés ». Peut-être une part de vérité dans le fait que les footballeurs (pro) soient gâtés. L'argent ce n'est pas vraiment de leur faute si ils en reçoivent tant (pauvres victimes). Ces sommes folles ils le doivent à un environnement fou. Comme le cinéma, comme le théâtre, et peut-être la littérature à l'avenir, le football est passé de simple divertissement à fait social où tout est bon pour y prospérer. Le football a pris au début du siècle un tournant, celui du foot-business. Les joueurs sont devenus peu à peu des égéries du monde de la mode, soignant leur image, multipliant les pubs. Et ça, forcement ça agace, et ça tombe parfois dans le propos digne d'un pilier de comptoir. Lorsque Zidane nous vend des assurances c'est un vendu, quant à Jude Law qui nous propose un parfum, il est splendide. Ils font tous les deux le même boulot, mais il semblerait que le sportif soit jugé comme... un sportif ! Peut-être qu'il existe une discrimination du footballeur. Alors oui c'est immoral de gagner 750 000€ mensuels, on s'en plaindra quand le capitalisme deviendra moral. Le football représente bien plus qu'un sport, ce sont des histoires, des émotions, entrez dans un stade et vous verrez, d'ailleurs Camus le dit : « Il n’y a pas d’endroit où l’homme est plus heureux que dans un stade de foot. ».

Le footballeur est con, voici une bien belle image. Regardez une interview, vous vous en apercevrez. « Oui, je suis content du match, mais c'est d'abord un bon résultat d'avoir gagné, c'est bien. » . Une brillante réponse type de joueur au sortir d'un match, une phrase que l'on sent toute droit sortie d'une œuvre de Nietzsche. Non bon, franchement, cette réponse est nulle, sans intérêt. Cependant regardez en amont, et regardez la question qui est posée. Et pour une réponse comme cela la question était « Vous avez gagné, alors content ? »... Comment répondre autrement que par « Oui » et essayer de meubler votre réponse d'une autre manière que raconter des saucisses ? On s'imagine mal un joueur répondre : « Non, je veux perdre, d'ailleurs à quoi ressemblerait une chaise si les jambes se pliaient dans l'autre sens. » . Voilà, on ne voit pas vraiment les joueurs réagirent comme ceci. A question conne, réponse toute aussi intelligente.

Parlons maintenant du supportérisme. Vous savez, ces espèces de dingues qui s'agitent en tribune, une bière à la main et un maillot du PSG pour cacher une vilaine bedaine trop volumineuse. Le supporter de foot est un beauf. Le supporter va au stade comme vous allez au cinéma. Mais là où le football est meilleur c'est exactement dans son côté spectacle. Allez au ciné, vous savez pertinemment qu'Harry Potter finira par *****r (gagner ou mourir, à voir). Pas vraiment excitant de connaître la fin avant que le film ne commence, non ? Le football, lui, est plus fort qu'un film ou une pièce, il ne dévoile sa fin qu'au tout dernier moment d'une partie. En vous faisant passer par toute les émotions, du stresse à la joie, d'un sentiment de puissance à la haine, et vous savez... la haine mène au côté obscur.

Violence. Obligation d'en parler. On ne peut parler foot sans parler des bonnes distributions de marrons autour des stades, des jets de chaises, des dégradations de table de salon ou encore de télécommande. L'homme doit, en se mettant en relation avec le foot, redevenir un être primaire. Une bête. Il gueule, il gesticule, il frappe. Pas tous, ne faisons pas l'amalgame entre un supporter et la violence. Francis Lalanne, par exemple, n'est pas violent, mais il est pourtant présent au stade pour mimer le supporter (utilisons bien le mot mimer car se barioler de bleu-blanc-rouge et chantonner « allez les bleus » n'est pas considéré comme acte de soutien réel à une équipe). Rassemblement de masse, passion débordante dans les deux camps = bagarre. C'est partout pareil.

L'exemple. En voilà une belle connerie. Montrer l'exemple à la jeunesse ? Pour des personnes qui n'en ont pas eu, arraché du cocon familial à l'age ou les Pokemon sont encore d'actualité à la télé. Arraché et envoyé dans un centre de formation où les sorties le week-end sont limitées. Et cela de 15 ans à 22 ans environ. Que faisiez vous durant ces années ? Vous vivez votre jeunesse, non ? Eux ne l'ont pas eu, et donc essay  ent de la rattraper au fil du temps. Il n'est pas rare de voir les footballeurs trainer en boite, conduire des voitures qui font rêver les enfants, de justement se comporter en enfant. En pendant ce temps ils ne montrent pas l'exemple aux futures générations. Mais entre nous, qui a dit qu'ils devaient le faire ? Personne je pense, c'est un fantasme collectif de voir dans le sportif la personne sainte qui montre la voie de la réussite...

Au final, peut être que le foot c'est le mal. Pourquoi diabolise-t-on le foot ? Et le foot n'était pas naturellement mauvais. Le foot se définie au final avec toutes les mauvaises caractéristiques qui composent la société. Argent, alcool, violence, beaufitude, etc...

D'après George Best, footballeur nord-irlandais des 60's-70's « En 1969 j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie. » . Esprit du diable.

Lm