La guerre des étoiles : épisode IV

Barça-Real, Real-Barça, épisode IV et dernier du nom. Terminons-en, le film de la saison prendra fin sur les coups de 23h voir 23h30 si vraiment le Real se sort les doigts. Le film prendra fin sur le terrain en tout cas. On peut compter sur tout le monde pour continuer la lutte en dehors que ça soit le Mou, champion du monde du phrasé qui touche là où ça fait mal, ou bien Piqué côté barelonais (oui, on peut tout se permettre quand on sa meuf s'appelle Shakira). Toutefois depuis la demi-final aller ça part dans tous les sens, accusations, saisie de l'UEFA, insultes à tout va. Sympa, voyez.

Pour l'éthique sportive, l'exemple, on reviendra. Dans les deux camps on se met violemment sur la tronche depuis une semaine. Adebayor à propos du Barça :  "chaque fois que nous les touchons, ils vont au sol et pleurent comme des bébés."  Délicat et amical. Et puis merde, après tout qui a décrété que tout le monde devait être sympa avec tout le monde sur le terrain ? Seule la victoire compte, peu importe la manière. Alors si il faut la jouer physique pour l'emporter, personne n'hésitera à mettre plus que l'épaule au duel. Si il faut être vicieux, alors personne ne se refusera à plonger, traîter son adversaire de tous les noms pour l'intimider. C'est ce qu'ont compris Pepe, Ramos mais aussi Piqué et Alves.  Toujours dans les bons coups (de p**es). Des types charmants. Si tout le monde voulait un football tout beau, tout rose, où tous les gens seraient sympas comme David Astorga, pourquoi avoir laissé leurs licences à  van Bommel ? Rool ? (D'ailleurs, qu'est devenu l'ami Krupoviesa ?) Avec ceux là, au moins on se marre. Des bons gros tauliers, pas sympas, sont toujours gage d'une âme collective, l'âme guerrière de l'équipe. Ils sont dans une espèce de transe qui permet à l'équipe de se surpasser. Et ça c'est beau. Avouez que vous exultez et trouvez ça mérité quand un joueur de votre équipe va placer un taquet dans les chevilles d'un mec que vous n'aimez pas. Bande de vicelards.

Special One, pillule qui fait bander-mou

 La saison passée nombreuse louanges ont été faites à l'Inter,  un superbe sens tactique, un réalisme digne des grands, qui pourtant n'était l'équipe la plus sexy. Cette année Mourinho fait du Real la même chose réalisée avec l'Inter la saison passée mais en adaptant forces et faiblesses. Samuel et Lucio sont devenus Pepe et Carvalho, dans le rôle des charrues de derrière, toujours fourbes quand il s'agit de tirer un maillot ou se tordre de douleur après avoir mis une bonne semelle des familles dans la cuisse de l'adversaire. Un sport de contact. Je le condède, c'est emmerdant de voir que des charrues pendant 90 minutes pour le spectateur, c'est une offense pour le jeu gnagnagna. Le football actuel a perdu de son aspect physique, laissant place à l'esthetique. Or les deux n'ont pas toujours été incompatibles, dans les années 70 l'Ajax n'était pas une équipe gentille, les mecs n'hésitaient pas à mettre une ou deux baffes sur un corner et pourtant, l'équipe jouait merveilleusement bien au ballon. Le Real peut jouer, mais l'homme qui l'entraîne privilégie le résultat à la manière. On en peut pas dire que cette stratègie ne marche pas, Mourinho gagne ne produisant pas plus de spectacle qu'une finale de Coupe de la Ligue... Enervant hein ? Chelsea, Inter, maintenant le Real, partout où le Mou passe l'équipe se mue en machine emmerdante en coupe d'Europe quand il s'agit de matchs importants. A la longue les gens en ont marre, on peut les comprendre.

Mon royaume pour un schéma

Le problème pour le Mou c'est qu'il entraine le Real, et que son équipe se tape le Barça en demi de C1. Vous comprenez que l'enjeu est un poil plus élevé. De plus, le Barça est surement l'équipe la plus emmerdante à jouer (l'AJA de l'année dernière ne fait pas le poid). Vous attaquez, vous en prenez 3 (hein Arsène !), vous jouez normalement vous en prenez 5 (voir Liga), vous défendez et avec un peu de cul vous n'en prenez qu'un. Le Barça joue toujours de la même manière, sans alternative de jeu. Mourinho a pigé le truc. Et a réussi, avec l'Inter, à éliminer un Barcelone distribuant les scores de tennis à tout va. Depuis le Mou s'est mis en tête qu'un schéma où les attaquants ont disparus, comme si cette position sur le terrain n'avait jamais existée, est LA  solution ultime pour battre Guardiola. Finale de Coupe du Roi, bingo ! Le Barça ne trouve pas la faille, jouant eternellement de la même façon, et perd face à un Real ayant sortis les tripes. Durant tout le match Guardiola voit bien que son équipe n'y arrive pas, et dans un élan d'honneur : décide de... ne rien changer. Les deux coachs sont alors accrochés à leurs schémas, à la limite du psycho-rigide. Football total mais pas trop pour Guardiola. Rideau de fer dans la maison blanche pour Mourinho. Les deux s'accrochant désespérement à des faits (manita pour l'un, Coupe du Roi pour l'autre). Une auto persuasion, il ne faut pas lâcher son idée pour ne pas donner raison à l'autre, etc... Alors biensur quand l'un l'emporte, l'autre trouvera toujours l'excuse qui ne mettra pas à mal son idéologie. C'est ici généralement que l'arbitre prend cher.

Serial Killer et enfant de choeur

Alors oui, Pepe me donne la gerbe, se croyant dans "300", massacrant moultes tibias. Mais de l'autre côté j'estime que ce mec se donne tellement sur le terrain qu'il doit être fondu dans sa tête, donnant son corps et ses empreintes crampons au jeu. Je ne cautionne pas la violence, mais juste l'engagement. D'ailleurs Daniel Alvès fait exactement la même chose de son côté, le brésilien ne se prive pas d'allumer le mec en face de lui  et ce parcequ'il doit gagner.

J'ai également des relans quand je vois le joueur non-physique par exellence, qui se refuse d'aller au duel. Ce genre de joueur est symbolisé par Pedro. Le joueur ayant oublié que le football se gagne plus souvent avec de l'engagement que des crochets. D'ailleurs on a pu le voir lors de la demi-finale aller, match étant un sommet d'intensité, Pedro a brillé par sa non participation au défi physique. Et ne venez pas me dire que Barcelone est exclusivement une équipe centrée sur la qualité technique. Si la qualité de jeu est une part essentielle dans le fonctionnement du Barça, on l'aura pigé, le physique est primordial. Comment fait cette équipe pour récupérer tout le temps la balle ? Busquets, Piqué, Puyol, Abidal, Keita, Mascherano, ces mecs là, quand ils jouent, vont au charbon et mettent des brins. Busquets le premier.

Comme partout il y a des dérives, Pepe ressemble à un fondamentaliste défensif, Pedro à un joueur d'Arsenal. Mourinho se la joue André Maginot, défendant les yeux fermés un système bancal qui peut parfois réussir. Guardiola se prenant pour Jesus, sectaire voulant imposé à tout le monde son modèle.

Nuance pour Mourinho, il sort le schéma "11 guerriers" uniquement face au Barça. Privilégiant le jeu offensif en dehors des affrontements face au rival. Ne prenez donc pas le Real pour une équipe entièrement composée de bourrins vicieux. Le Real joue, mais "jouer" face à Barcelone s'avère toujours casse gueule et le mental sur-développé aide toujours.

En attendant, les deux équipes se détestent. Les uns rêvent d'écraser les autres.

On a déjà hate aux prochains matchs de l'équipe d'Espagne, sympa voyez.